Bel ange immaculé, montre nous qui tu es.
Il rayonne dans les cieux, l’enfant de
Proverbe du jour.
Dans une époque de Ténèbres un aveugle est le meilleur guide.
Dans une époque de Démence, regardons le fou nous montrer la voie.
Bel ange immaculé, montre nous qui tu es.
Il rayonne dans les cieux, l’enfant de
Mh ... ma tête...ca bouge dans tous les sens. Atendez une seconde, je suis où au juste... qu'est ce que j'ai fait...
Guizmo: " Ca va Templar ? Tu te sens mieux ?"
Guizmo se trouve penché devant moi et regarde mon visage et une certaine inquiétude est palpable sur son expression faciale, comme si il vennai de se passer quelque chose. Je regarde un peu autour de moi. Tiens, je suis dans la cuisine chez Guizmo et la plupart des invités sont là aussi... curieux, pourquoi me regardent-ils comme ça ? ...
Flamby: "Il va mieux vous croyez..."
Princesse: " Il a l'air calme..."
Lolotte: " Putain ce mec est complètement givré..."
Merde, mais de quoi ils parlent... Wow ! J'ai du mal a bouger mes bras...ils sont légèrement écartés en arriere. Hey ... mais quelqu'un est en train de me maitriser ! C'est Tophe, mais qu'est ce qui s'est passé ? Qu'ais-je fait ?
Tophe (en me regardant): " Ca va mieux ?"
Mieux ? Faut dire qu'avec la dose d'alcool qui coule dans mon sang je me sent dans un état plutot normal pour un jour de l'an. J'ai du sacrément les secouer pour qu'ils soient tous là à scruter la moindre de mes réactions.
Templar : " Mh ... ( j'essaye de me relever ) ca devrait aller Tophe, merci. Shhh..! ( gong de douleur dans mon crane ) y'a quelque chose qui va pas, j'ai fait un truc de travers ?
Guizmo: " Et comment ?! ... t'étais complètement défoncé. Tu étais a peu prés normal et soudain t'es venu dans la cuisine et du t'es mis à tituber bizarrement."
Princesse: " A un moment tu t'es agenouillé sur le sol, la tete penchée en avant appuyée dans ta main."
Missbilly: " On savait pas trop si tu pluerais ou rigolais ... c'était... inqualifiable. "
Mouais, ce qu'ils me racontent là c'est le topo classique de mes crises de "démense" sous alcool ... rien de bien exclusif, ils y avaient déjà assisté.
Tophe: " Fini l'alcool pour toi mon gars."
Templar: " Attendez, vous êtes en train de me dire... ( je pose mes fesses sur une chaise ) que je fais une sorte de bad trip alcoolisé c'est ça ? ...c'est pas la première fois les enfants vous le savez."
Flamby: " Putain ?!...ouais mais là c'est allé plus loin !"
Templar: ( Je fronce les sourcils) comment ça plus loin ?
Lolotte: " Dingue ça qu'il se souvienne de rien en si peu de temps."
Princesse: " Tu disais que tu te avais des problemes psychologiques...tu pleurais. Puis tu t'es mis a nous dire que si tu étais comme ça c'étais a cause de nous...qu'on t'avait fabriqué comme ça."
Et merde. Qu'est ce qui m'a pris encore... je me met a faire de la psychanalyse de groupe pour alcooliques anonymes en plein jour de l'an devant les invités. Ca craint.
Missbilly: " Aprés tu t'es mis à taper du poing sur le sol en criant que tu te détestais... tu es devenu méchant... enfin envers toi même en fait."
Guizmo: " Aprés tu t'es redressé et tu as marché vers les tiroirs de la cuisine ...tu t'es mis a trifouillé les tiroirs un par un. Et a un moment t'as ouvert de tiroir ou y'avait les couteaux de cuisine...là t' as dit " Ah! Ils sont là !" avec une voix de psychopathe"
Des couteaux ?! Ils se fouttent de moi !
Templar: " Quoi ?! ... attendez vous vous fouttez de moi là ? "
Tous en choeur: " Non ! Non ! ...( brouaa ) j'te jure ....comme ça ... on aurait dit un dingue...etc
Guizmo: " J'ai essayé de t'empecher de saisir un couteau mais j'y arrivais pas. Une vraie furie. J'ai du appeller Flamby, Tophe et Jean-Bulbe pour venir m'aider ... on y arrivait presque pas, comme si tu étais en pleine folie meurtriere. Tu criais que tu les voulais tous, le bras tendu en avant vers le tiroir comme un aimant."
Templar: " ... Mais ..heu... ça va je vous ai rien fait ?!"
En choeur: " Non ! ...on t'a arreté a temps on dirait.... c'était surement a toi que tu voulais faire le plus de mal ..."
Guizmo: " Au final un a reussi a te repousser a l'autre bout de la cuisine et là Tophe t'a maitrisé "
Et voila ... tu es en train de passer les bornes Templarius. Tu voulais faire quoi exactement avec ce couteau ? Tuer tout le monde parce que tu hais la terre entière ? Te tuer toi parce que tu te hais ? te réconforter avec cet objet en le gardant juste dans ta main comme une arme pour te proteger du monde qui t'entourre, un geste de desespoir ?Quoi qu'il en soit tu n'es qu'un pauvre cinglé, psychotique, paranoiaque, schisophrène, malade, détraqué, stupide, givré, fou, névrosé, psychopathe, obsédé, lobotomisé...
Après avoir retiré mon T-shirt, j’empoigne fermement l’instrument dans la main droite et l’approche lentement vers mon regard. Je contemple attentivement l’objet tranchant qui va venir lacérer ma chair presque malgré moi, et curieusement je ne suis pas effrayé, je n’ai pas peur, et peut-être même que j’ai hâte de goûter à la douce douleur que doit procurer l’automutilation. J’aurais tellement aimé empêcher une telle chose d’arriver, mais je n’étais malheureusement qu’un simple spectateur condamné à regarder quelque chose sur laquelle il ne peut agir ; je me sentais un peu comme un marionnettiste auquel on aurait brisé chacun de ses doigts et obligé à jouer son numéro de pantins. Ici en locurence les deux marionnettes étaient chacune une facette de ma personnalité qui cherchaient à annihiler l’autre ; un spectacle des plus pathétiques en perspective. Je n’aurais jamais pensé en arriver là un jour. Je croyais avoir réussi à sortir de ce trou … oui, peut-être, mais après tout on peut très bien mettre des heures à sortir d’un trou et il ne suffit que de quelques secondes pour y tomber a nouveau.
On y est. La pointe du ciseau est figée sur mon pectoral gauche et mon poing serre le manche bien fort pour trancher avec plus d’efficacité. Haine ou dégoût ? Pour qui allait être ce premier coup ? Le temps semble être en suspend durant 3 secondes…
….
1..
….
2...
….
3.
!!!!
La lame légèrement rouillée déchiquette et pénètre dans la chair dés le début du mouvement et glisse jusqu’à sa fin. Belle balafre, 10cm environ, et quelques goûtes de sang qui perlent ici et là. Pour une fraction de seconde de douleur éprouvée j’ai pu ressentir mille fois plus de satisfaction, ça m’a l’air très rentable. Satisfait de détruire ce que je suis et satisfait également de matérialiser et apaiser la haine qui est la source de ce qui me pousse à vouloir me détruire, un cercle vicieux des plus sordides. On continue donc, pourquoi s’arrêter en si bon chemin : Et de deux, et de trois, et de quatre … plus vite … cinq, six, sept…plus fort…huit, neuf, dix…plus de satisfaction ! Oui,encore, continue, déchaîne ta haine sur celui que tu détestes ! Mais qui détestes tu le plus ? Aucune importance car les deux sont satisfaits du résultat produit. Au final c’est un ballet endiablé de taillades qui envahit ma chair et emplit la partie gauche de mon corps d’une belle couleur écarlate, le tout couronné par l’extase du devoir accompli. On se sent comme un héroïnomane après un bon shoot bien dosé. Aaah ! Comme cela fait du bien d’avoir mal !
Après une bonne dizaine de minutes de boucherie maison, je suis calme, serein, soulagé. Un coton et un peu d’alcool à 90 feront largement l’affaire pour désinfecter tout ça avec le petit plus de sensation de brûlure lors de l’application. Les plaies sont nettoyées, mais qu’en est-il de moi-même ? A vrai dire rien n’a bougé, je suis toujours un étranger dans mon propre domaine…
Le verrou de la salle de bains est fermé et je me trouve à présent seul dans ma prison blanche. Je me sens de plus en plus mal, une sensation impossible à décrire, du genre qui nous pousse à fuir toute présence vivante et nous isoler de tout contact extérieur. Ca brûle, mon crâne est sur le point d’exploser, c’est comme si quelque chose était en train de broyer lentement mon cerveau et me provoquait de graves vertiges, l’altération visuelle de mon environnement ainsi qu’une fatigue insoutenable. Je m’appuie sur le mur à ma gauche et je me laisse lentement glisser au sol pour finalement finir ma douce chute dans le coin de la pièce, recroquevillé, les bras repliés contre mon torse. Je ne me souviens pas de ce qui se passait dans ma tête à ce moment là sauf d’un vide absolu et d’une douleur flagellante. Combien de temps suis-je resté assis dans cet angle ? Ca je n’en sais rien et m’en fout pas mal, tout ce que je veux savoir c’est pourquoi a cet instant précis, au moment où j’ai redressé la tête, je me suis senti dans le même état de décadence qu’il y a 5 ans. Ce jour où j’était a deux doigts de m’enfoncer une lame acérée de plus de 20cm dans le cou.
Je me relève, et tel un pénitent épuisé par des années de maltraitances, je m’avance péniblement jusqu’aux lavabo afin de me rafraîchir un peu le visage. Et c’est en jetant un regard au miroir en face de moi que tout s’est bousculé dans mon esprit. Le simple fait de voir mon reflet m’a soudainement emplit de sentiments totalement contradictoires, je ne reconnaissais pas la personne dans ce carré de verre, je ne me reconnaissais pas. J’avais à la fois devant mes yeux la personne que je haïssais le plus sur cette terre et celle que je rêvais d’être depuis toujours, mais dans un cas comme dans l’autre j’étais incomplet. Je m’entends encore me parler à moi-même : « Regarde toi, tu me dégoûtes, est ce que c’est ça ta perfection ? Est-ce là le résultat de tant d’années passées à me créer pour finalement ne pas appliquer définitivement les directives que je t’apporte pour te permettre d’atteindre Ta Perfection ? Tu me répugnes tellement que tu mérites d’être puni et de saigner pour ce que tu t’es laissé devenir. », je ne pouvais contenir d’avantage la haine qui grandissait en moi, cette envie de faire du mal, de dégrader l’intégrité physique de quelque chose de vivant…. De ME dégrader. Cependant, en même temps je ne pouvais nier le fait que je refusais de devenir quelque chose de si absolu, une chose capable de répandre autant de souffrance physique et morale autour de lui sans éprouver le moindre remord. Et si la meilleure façon de bloquer cette douleur et cette haine qui me consume de l’intérieur était de la matérialiser à l’extérieur ?
Dans les deux cas la souffrance physique est au rendez-vous…
Je détourne mon regard sur la gauche, vers l’étagère murale. Ils sont là, ils attendent sagement. Autrefois de bonne qualité, à présent un peu vieux, un peu usés, un peu rouillés aussi… mes ciseaux d’écolier qui me servent pour plein de choses. Le rasoir c’est trop classique, trop facile, presque trop courrant pour ce genre de travail… j’aime mes ciseaux d’écolier.
Le mal a frappé à l’improviste, dans un moment et un lieu ou je ne l’attendais absolument pas. J’étais là, debout dans la cuisine, un verre de je ne sais quelle boisson à la main. Tout s’obscurcit autour de moi et je plonge dans un demi-sommeil sans que je puisse faire quoi que ce soit pour garder un semblant de conscience qui me permettrait d’endiguer cette étrange sensation qui s’emparait de moi. A cet instant précis, j’oubliai tout. Je ne pensais plus a rien, je ne me souvenais de rien, seul le vide persistait dans mon esprit tourmenté. Je fixais bêtement le mur en face de moi comme un zombie regarderait l’horizon d’un monde auquel il n’appartient plus. Cet état quasi hypnotique a pu durer à peine quelques secondes tout comme quelques minutes … je l’ignore, vu que je n’étais plus en mesure d’identifier mon environnement ni le temps de l’événement.
Soudain, un flash. Tel une balle venant percuter mon crâne, un choc interne m’extirpa de ma torpeur et me fit ouvrir mes yeux qui scrutaient le néant. Et ce n’est qu’après la fraction de seconde qui m’avait permis de reprendre mes esprits que j’ai compris que quelque chose ne tournait pas rond dans ma tête, que j’étais en train de sombrer lentement mais surement dans un état qui allait me pousser a faire quelque chose de grave. Je ne savais pas encore quoi, mais je savais que je ne tarderais pas à le découvrir …
3 personnes dans la maison. Il fallait absolument que je trouve un endroit où m’enfermer et être à l’abri de toute irruption extérieure pour subir les cruelles tortures que mon esprit s’apprettait à m’infliger. Et en locurrence, mon théâtre favori pour jouer ce spectacle pitoyable qu’étaient