Texte libre

Proverbe du jour.

Dans une époque de Ténèbres un aveugle est le meilleur guide.

Dans une époque de Démence, regardons le fou nous montrer la voie.

 

 

 

   

I need...

Dimanche 24 juillet 7 24 /07 /Juil 00:00

 Le verrou de la salle de bains est fermé et je me trouve à présent seul dans ma prison blanche. Je me sens de plus en plus mal, une sensation impossible à décrire, du genre qui nous pousse à fuir toute présence vivante et nous isoler de tout contact extérieur. Ca brûle, mon crâne est sur le point d’exploser, c’est comme si quelque chose était en train de broyer lentement mon cerveau et me provoquait  de graves vertiges, l’altération visuelle de mon environnement ainsi qu’une fatigue insoutenable.  Je m’appuie sur le mur à ma gauche et je me laisse lentement glisser au sol pour finalement finir ma douce chute dans le coin de la pièce, recroquevillé, les bras repliés contre mon torse. Je ne me souviens pas de ce qui se passait dans ma tête à ce moment là sauf d’un vide absolu et d’une douleur flagellante. Combien de temps suis-je resté assis dans cet angle ? Ca je n’en sais rien et m’en fout pas mal, tout ce que je veux savoir c’est pourquoi a cet instant précis, au moment où j’ai redressé la tête, je me suis senti dans le même état de décadence qu’il y a 5 ans. Ce jour où j’était a deux doigts de m’enfoncer une lame acérée de plus de 20cm dans le cou.

Je me relève, et tel un pénitent épuisé par des années de maltraitances, je m’avance péniblement jusqu’aux lavabo afin de me rafraîchir un peu le visage. Et c’est en jetant un regard au miroir en face de moi que tout s’est bousculé dans mon esprit. Le simple fait de voir mon reflet m’a soudainement emplit de sentiments totalement contradictoires, je ne reconnaissais pas la personne dans ce carré de verre, je ne me reconnaissais pas. J’avais à la fois devant mes yeux la personne que je haïssais le plus sur cette terre et celle que je rêvais d’être depuis toujours, mais dans un cas comme dans l’autre j’étais incomplet. Je m’entends encore me parler à moi-même : « Regarde toi, tu me dégoûtes, est ce que c’est ça ta perfection ? Est-ce là le résultat de tant d’années passées à me créer pour finalement ne pas appliquer définitivement les directives que je t’apporte pour te permettre d’atteindre Ta Perfection ? Tu me répugnes tellement que tu mérites d’être puni et de saigner pour ce que tu t’es laissé devenir. », je ne pouvais contenir d’avantage la haine qui grandissait en moi, cette envie de faire du mal, de dégrader l’intégrité physique de quelque chose de vivant…. De ME dégrader. Cependant, en même temps  je ne pouvais nier le fait que je refusais de devenir quelque chose de si absolu, une chose capable de répandre autant de souffrance physique et morale autour de lui sans éprouver le moindre remord. Et si la meilleure façon de bloquer cette douleur et cette haine qui me consume de l’intérieur était de la matérialiser à l’extérieur ?

Dans les deux cas la souffrance physique est au rendez-vous…

Je détourne mon regard sur la gauche, vers l’étagère murale. Ils sont là, ils attendent sagement. Autrefois de bonne qualité, à présent un peu vieux, un peu usés, un peu rouillés aussi… mes ciseaux d’écolier qui me servent pour plein de choses. Le rasoir c’est trop classique, trop facile, presque trop courrant pour ce genre de travail… j’aime mes ciseaux d’écolier.

 

Par Templarius - Publié dans : myhouseofpain
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