Texte libre

Proverbe du jour.

Dans une époque de Ténèbres un aveugle est le meilleur guide.

Dans une époque de Démence, regardons le fou nous montrer la voie.

 

 

 

   

I need...

Jeudi 25 août 4 25 /08 /Août 00:00

 Le panneau est grand (117x162), comme le sujet. Malgré l'abondance des petites figures, la composition est claire et les tonalités rouges en liant le bas et le haut évitent la dispersion.
Au premier plan, de gauche à droite, un Empereur, un cardinal, un guerrier dont l'épée est inutile, un bouffon qui tente de se cacher sous la table: autant de victimes qui n'échappent pas au massacre. A l'angle de droite, un amant joue la sérénade à son amie; absorbés par leur amour, les jeunes gens ne voient pas le danger imminent. Au second plan, les représentations du personnage principal: la Mort tirant le chariot des cadavres, la Mort et son filet, la Faucheuse à cheval. Des rangs de squelettes poussent les malheureux à se réfugier dans une caisse, autre piège qui ressemble à une trappe. A l'arrière, à gauche, la cloche sonne le glas ou la victoire et l'armée de la Mort au loin s'en réjouit. Dans le fond, végétation desséchée, incendies, gibets, roues et échafauds.

 

Dans cette allégorie, toutes les formes de mort sont représentées: crime, exécution, combat, suicide...  la vue de ces villages calcinés, ravagés, devait être familière au peintre; on peut donc y trouver un témoignage sur l'oppression espagnole. Pourtant, le tableau a surtout un sens symbolique et universel: nul n'échappe à la mort qui surprend le riche et le pauvre, le vieux et l'enfant, dans la quiétude du quotidien (interruption d'une partie de cartes, à l'avant-plan).
Le réalisme ne nous épargne aucun détail: un chien lèche le sang d'une victime étendue, un noyé au corps gonflé flotte sur l'eau, le buste décharné d'un enfant sort du cercueil de sa mère, posé lui-même sur un cadavre; le sol est jonché de crânes et d'ossements...

Vision infernale de la condition humaine, ce tableau surprend d'abord par l'abondance des figures, la redondance du symbole qui ne laisse aucun espoir. Puis, on y revient avec l'impression que quelque chose nous a échappé. Et le regard s'arrête à nouveau sur ce squelette du premier plan qui égorge un pélerin; ou sur cet autre qui se sert de pièces d'or et l'on comprend d'où vient le malaise: la Mort, en plein travail, s'amuse...Voyez son sourire moqueur devant ces biens terrestres! Voyez l'ardeur joyeuse de ces soldats de la Mort!
A la panique désespérée des survivants correspond l'enthousiasme "triomphal" du vainqueur. Comment ne pas songer aux guerres du XXe siècle et aux génocides qui ont trouvé des éxécuteurs zélés?
Allégorie de la mort inévitable mais aussi symbole de l'oeuvre macabre des hommes qui anticipent l'heure, au nom du fanatisme et du pouvoir.

 

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Par Dark - Publié dans : Autopsy Room
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