Les succubes 

Elles sont toutes deux dénudées et lascives
Étendues sur les corps à demi dévorés 
Bourreaux irrésistibles aux saignantes gencives
Où gisent quelques restes de chairs entrecoupées

Souriant comme deux morts lentes et douloureuses
Elles exposent aux hommes la blancheur de leurs dents
Acérées et tranchantes sous les lèvres pulpeuses
Sœurs des squales étranges et des matins sanglants

Fascinés les humains se donnent à leurs jeux
Qui laissent deviner les plaisirs indicibles
Et les entraîneront brûlants de mille feux
Dans les cieux inconnus de l’extase impossible

Mais plutôt qu’embrasser les succubes dévorent
Les amants peu à peu s’étiolent en moignons
Et pleinement conscients des âmes carnivores
De celles de leurs rêves et de leurs illusions 

Leur souffrance charnelle est mêlée à l’orgasme
Alors que les baisers morsures lancinantes
Parcourent leurs blessures enchaînant leurs fantasmes
A l’agonie atroces de ces orgies violentes