Proverbe du jour.
Dans une époque de Ténèbres un aveugle est le meilleur guide.
Dans une époque de Démence, regardons le fou nous montrer la voie.
Une nuit de plus en enfer, les yeux rivés tantôt sur mon écran d'ordinateur et sur les images frénétiques d'un jeu vidéo à caractère violent. Tous deux consumment une fois de plus mon cerveau, à la manière d'un estomac digérant lentement mais surement un aliment trop gros. Les giclées de sang des protagonistes du jeu viennent se déverser à flots sur la surface de l'écran de télévision jusqu'a ce que l'image en soit saturée. Je ne m'arrête pas, j'écartelle, j'égorge, je broie pour satisfaire ma dépendance à ces couleurs de chair mutilée et me font sortir le bout de ma langue pour la passer délicatement sur mes lèvres. Un sursaut d'érotisme macabre sans doute. Bientôt, les vibrations de ma manette deviennent les derniers spasmes des corps sans vie des êtres humains virtuels que j'assassine ;du sang coule depuis les rainures des touches et me dégouline le long des avant-bras ;le plastique ramolit et s'humidifie pour ressembler au toucher d'organes fraîchement arrachés de leurs cadavres. Mon regard a tellement été habitué à la vue du sang virtuel, de plus en plus réaliste à travers les machines, que désormais je pourrais aisément remplacer l'eau de ma douche par cette substance rouge sans pour autant trouver cela répugnant. Le sadisme omniprésent dans mon esprit me pousse à ressérer progressivement les frontières entre réalisme et virtuel jusqu'à ce que je me sente prêt à reproduire ma barbarie virtuelle dans le monde réel. Ceci fait, tout aurtout de vous change. J'entre dans l'abatoir qui ce trouve dans les méandres les plus obscurs de mon cerveau, modifiant la perception et l'interpretation du monde qui m'entourre.
Hommes, femmes et enfants ne font désomais partie que d'un tout universel, une catégorie unique, une seule et même entité biologique qui vaque à ses diverses occupations. Lorsque je les observe dans la rue je ne peux m'empecher de les comparer à de vulgaires morceaux de viande dotés d'une vie insignifiante tout comme moi. Je suis la conscience tourmentée de Jack. Je ne sais pas si le fait de se sentir capable d'ôter la vie à qui que ce soit est un atout ou un handicap pour un Homme, être capable de faire abstraction de tous ses sentiments excepté la haine et le sadisme lorsque cela est necessaire. Quoi qu'il en soit, il n'y a plus de place pour de telles interrogations dans un monde où l'esprit de consommation, le profit et l'individualisme relayent la vraie guerre au second plan. La mentalité des gens est gangrainée par ces trois principes et ils oublient un certain nombre de vertus que seule la guerre peut apporter. Dans leur confort illusoire, la majorité des gens ne savent plus ce qu'est la souffrance. J'aimerais tellement leur montrer qu'elle est plus proche que les images de leur télévision.
Mais jai reculé un aspect de mon mal, lincurable tourment
Jai gardé la mélancolie et la brûlure de lamertume
Jai creusé pour enterrer le reste,
jespère que la racine ne me transpercera plus