Proverbe du jour.
Dans une époque de Ténèbres un aveugle est le meilleur guide.
Dans une époque de Démence, regardons le fou nous montrer la voie.
Le Suicide
Le suicide a toujours existé
Mis au pilori, enfermé en d'autres temps dans la maladie mentale, sujet de polémiques et de jugements, objet de science ou de philosophie, trop souvent figé dans le rejet et le silence, le suicide est fréquement et complaisament abordé à travers de faux savoirs et des idées reçues.
Ces mythes, croyances, savoirs, tabous peuvent être lus comme autant de tentatives de se protéger d'une réalité par trop difficile à vivre et à comprendre.
Classifier, compatrimenter, analyser, juger est une attitude bien humaine pour prendre distance.
Cependant, à chaque moment, la réalité nous interpelle.
Chaque année, dans notre pays, plus de 2.000 personnes se suicident, et plus de 20.000 tentent de se suicider. Et pour chacune:une famille, des amis, des connaissances, des collègues...
Le suicide touche tous les âges
Le suicide touche toutes les couches de population, à tous les âges et dans toutes les classes sociales. Deuxième cause de décès chez les jeunes de 15 à 24 ans, première cause de décès chez les jeunes adultes entre 25 et 34 ans, il constitue également - on a tendance à l'ignorer - une cause importante de mortalité chez les personnes âgées. Il importe par ailleurs que, chaque jour, 60 à 70 tentatives de suicide ont lieu en France avec un taux élevé de récidives.
La prévention du suicide
Au-delà des croyances, le suicide parle avant tout de personnes. Il parle de leur souffrance, mal-être, détresse. Il parle aussi des proches, de leur incompréhension, détresse, impuissance. Il parle de relation et de communication.
Actuellement, le tabou entourant la problématique du suicide se fissure, du silence émerge des questions, comme si, peu à peu, nous acceptions que la personne suicidaire se rapproche de nous et que nous puissions l'écouter et l'entendre.
C'est la première étape d'une prévention du suicide.
Se mettre à l'écoute de la personne suicidaire permet de se rendre compte qu'elle n'est pas si différente de nous, qu'elle a des choses à nous dire sur ses difficultés de vie, ses difficultés à assumer ce qui lui arrive. Elle va nous parler de ras-le-bol, de ces moments où vivre a des relents d'impasse et où mourir est en sortir discrètement, par la porte du fond, ou, au contraire, violemment, au plus fort de son angoisse, de sa souffrance et de sa colère.
Ecouter son entourage nous fait rencontrer la peur, la culpabilité, le questionnement de l'attitude à avoir, des mots qu'il faut dire ou ne pas dire.
L'état de crise, l'ambivalence, le désir de communiquer et d'être compris font partie intégrante de la problématique suicidaire et de notre rencontre avec la personne suicidaire. Une grande part de la prévention va se trouver dans notre capacité à être là.
La prévention n'est pas là pour circonscrire, éviter à tout prix le passage à l'acte mais bien plutôt pour tenter d'humaniser les situations conduisant à celui-ci.
Face à une personne suicidaire
Il est conseillé :
- De parler ouvertement et calmement de son envie de mourir.
- D'essayer d'écouter ce qu'elle vit en l'invitant à se confier.
- De renoncer à vouloir tout comprendre.
- De prendre toute tentative de suicide au sérieux.
- De l'encourager à prendre contact avec le Centre de Prévention du Suicide ou avec un aidant spécialisé (psychologue, médecin, psychothérapeute, psychiatre).
- De vous faire aider si vous vous sentez démuni, en téléphonant au Centre de Prévention du Suicide ou en prenant contact avec un aidant spécialisé (psychologue, psychothérapeute, psychiatre, médecin).
Il est déconseillé :
- De la juger.
- De lui donner des recettes de bonheur.
- De lui faire la morale.
- De vous engager au-delà de vos possibilités ou de lui donner de fausses espérances.
- D'inciter la personne à vivre par devoir pour ses proches (enfants - conjoints - parents), ce qui risquerait de la culpabiliser.
- De porter seul la responsabilité de l'accompagnement.
" fais comme tu le souhaites c'est ta vie, mais c'est dommage"